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Un texte important a lire de :
Dr C. Henry GATEAU
Rôle de la franc-maçonnerie en Haïti
L'effritement des valeurs civiques et morales, aboutissant à la disparition du
patrimoine historique légué par les ancêtres se veut un constat douloureux pour
certains membres de la franc-maçonnerie haïtienne.
Et c'est encore pire lorsque ce sont les citoyens de ce pays meurtri qui, par
leur sectarisme et leur égocentrisme, concourent à aggraver sa situation. Si
les fondateurs de l'Etat d'Haïti l'avaient ainsi compris, on se trouverait
encore les pieds liés dans les chaînes de l'esclavage. Aussi l'on est en droit
de comprendre pourquoi les calamités de toutes sortes se déchaînent sur Haïti
qui vient d'être confrontée à sa troisième occupation étrangère en moins d'un
siècle.
Face à ce tableau historique désolant, peut-on accuser les élites qui n'ont pas
su jouer leur rôle d'avant-gardiste, en particulier les francs-maçons haïtiens
qui n'ont pas suivi le caractère humaniste de leurs prédécesseurs qui ont joué
un rôle prépondérant dans l'histoire du monde?
Le rôle de la franc-maçonnerie haïtienne face aux problèmes auxquels est
confrontée Haïti, reste un recours moral et spirituel. On doit élucider ces
problèmes qui sont d'ordre :
a) spirituel
b) politique
c) culturel
d) économique
e) social
Avant d'envisager le rôle-phare proprement dit que la franc-maçonnerie devait
jouer par rapport à la franc-maçonnerie des autres horizons ou d'outre-mer .
Nous savons que les braves Atlantes ont forgé la civilisation de l'Egypte,
berceau de l'Afrique, sans oublier également la civilisation gréco-romaine.
Hier encore, n'avons-nous pas plaidé pour l'adoption de la langue française
comme deuxième langue officielle à côté de l'anglais à la tribune de l'ONU ?
Nous voulons aussi renouer avec la toile de fond de nos traditions ancestrales
pour dire mille et une fois NON au mensonge, à l'anarchisme, au populisme
déraisonnable et déraisonné, à l'archaïsme, au colonialisme et au
néocolonialisme, mais oui au développement scientifique et socio-économique, et
au modernisme de notre pays, car Haïti ne veut pas être la chasse gardée
d'aucun impérialisme dégradant perdant son graal scientifique. En revanche,
elle veut de préférence faire partie des grands Etats du monde comme actrice
intégrale, comparable à une table de billard sur laquelle se heurtent des
boules à surfaces impénétrables.
Sur le Plan Spirituel, c'est un divorce caractérisé entre le Temporel et le
Spirituel. C'est pourquoi l'on se demande, si le spirituel n'a pas failli à sa
mission sacro-sainte de guider les brebis vers les sentiers de la lumière et du
bien-être collectif. Et ce n'est un secret de polichinelle pour personne de
constater que même l'Eglise catholique haïtienne est traversée par une crise de
valeurs de même que d'autres institutions religieuses et philosophiques ne font
pas exception.
Sur le plan politique, Haïti, vestige du continent Atlantide, après avoir connu
l'hécatombe de ses autochtones ou aborigènes par les mercenaires espagnols en
vue d'accaparer ses richesses sous l'instigation du pape Espagnol ALEXANDRE VI
qui a préconisé le pillage sans merci et la conversion au catholicisme des
amérindiens et qui a statué sur la Traite des Noirs engendrant un système
d'asservissement déshumanisant pendant plus de trois siècles, soit trois cent
douze ans de martyrs, va obtenir son indépendance sous la baguette mythique et
magique de deux figures de proue, notamment François Dominique Toussaint dit
l'Ouverture et Jacques Dessalines, sans oublier Henry Christophe, les Cappoix
la Mort, les Clerveaux Augustin, ces titans qui ont forgé et fondé, au prix de
leur sang, l'ETAT NATION d'Haïti, le 29 novembre 1803, qui fut porté sur les
fonts baptismaux le 1er janvier 1804 aux Gonaives.
Si les Etats-Unis, se situant dans l'axe triangulaire Kabbalistique formé par
les USA, la France et Haïti, ont pris treize (13) ans pour se constituer en
Etat-Nation, c'est-à-dire connaître leur première forme de gouvernement le 30 avril
1789, les Haïtiens, eux, ont vite, de par leurs expériences culturelles et
intellectuelles, construit leur Etat Peuple en l'espace de quelques mois, en
passant d'un gouvernorat à vie à un empire. D'ailleurs, n'est ce pas nous qui
avons accouru en 1868 à leur secours ne leur dotant d'une constitution
promulgant l'abolition de l'esclavage sur leur territoire ? De plus, notre
épopée de 1803 sur l'armée napoléonienne les eut épargnés du sort de l'actuel
Canada croisé entre deux feux, celui de l'Angleterre et celui de la France. A
cela, quelle leçon, avons-nous à recevoir, de ces puissances s'érigeant en
donneur de leçons, alors qu'elles sont de connivence avec les fossoyeurs de la
patrie, les instigateurs du mauvais sort d'Haïti.
C'est ainsi que Haïti, Première République Noire et Premier Etat Souverain de
l'Amérique latine, symbole de la première et unique révolution d'Esclaves
réussie dans l'histoire de l'humanité, se trouve humiliée deux fois
successives, en moins de vingt ans, ajoutés à l'affront de 1915, sous prétexte
de mauvaise gouvernance.
Haïti fut, en vérité, le Premier Etat de l'Amérique latine à être libéré
totalement du joug colonial.
Ce qui nous permet de comprendre pourquoi notre Indépendance fut une menace au
lendemain même de sa naissance aux yeux des puissances étrangères et pourquoi
elles ont toujours voulu anéantir la République d'Haïti afin de la placer sous
un «Tutellorat» sous prétexte de «Pays en faillite»
Si les francs-maçons haïtiens sont imprégnés de ce rationalisme avisé dont je
viens de parler à travers ces quelques lignes, ils doivent s'évertuer à jouer
un rôle interventionniste de campement afin de rétablir et de réinstaurer
l'équilibre de la Société haïtienne tant sur le plan maçonnique que sur le plan
culturel. Par leur apport lumineux, ils contribueront ainsi à sauver Haïti des
entités insécuritaires du colonialisme sous leurs formes déguisées. Car l'Haïti
d'aujourd'hui réclame une sécurité sociale, spirituelle, morale, économique,
culturelle et politique et à être dirigée en bon père de famille, en bon fils,
en bon époux et en bon soldat selon l'article IX de la Charte Impériale.
Il nous faut un campement pour la défense du pays contre les nantis profiteurs
internes et externes. C'est pourquoi nous réclamons du Parlement haïtien, en
général, s'il ne veut pas démériter de la Patrie, la désaffectation onusienne
sur l'ensemble du territoire de Dessalines en vertu des articles 8, 8-1 98-3,
40 de la Constitution de 1987 et de l'article 12 de la Constitution impériale,
sinon le Tribunal de l'Histoire ne l'absoudra pas, afin que dans un coude à
coude fraternel, les Haïtiens prennent leur destin en main en vue de rétablir
les forces de sécurité constitutionnellement reconnues (par exemple Forces
Armées Restructurées et Professionnalisées et Corps de Police...).
En agissant de la sorte, la franc-maçonnerie, depuis son indépendance en 1824,
sera reconnue devant l'Histoire comme une institution catalytique de la pensée
positive, façonnant des hommes inséparablement progressistes qui auront joué un
rôle immuable dans la libération d'Haïti de la mainmise des Puissances
Etrangères tout en faisant appel à nos Frères maçons du reste du monde de nous
seconder dans cette lutte tendant à la reconnaissance de la dignité humaine de
l'Haïtien sans distinction et sans réserve, ce qui nous conduira à la stabilité
et à l'équilibre financier d'Haïti, au nom de ces francs-maçons passés à
l'Orient de l'Eternité, en l'occurrence : François Dominique Toussaint, dit
l'Ouverture, Jacques Dessalines, Clerveaux Augustin, Capois-la-Mort, Franklin
Benjamin George Washington, Lafayette, Montesquieu, Voltaire, Marat, Garibaldi,
Miranda, Simon Bolivar, San Martin, Benito Juarez, Manuel Deodora da Fonseca,
Manoel Ferraz de Campos Salesa, José Mari, qui ont, de leur vivant, mené le Bon
Combat pour l'Humanité, sous l'Egide du Grand Maître des mondes et ce sera
Justice.